Cela fait maintenant 21 jours que je suis rentrée chez moi.
J'espérais une amélioration de mon état au bout de deux semaines, elle est arrivée un peu plus tard. A R+18, mes nuits ont commencé à s'améliorer. Je n'ai donc plus ressenti le besoin impérieux de me mettre en PLS dans mon lit entre deux dilatations. Les douleurs aussi se sont amoindries. Je peux désormais rester debout plus d'une heure sans gémir, et marcher presque normalement. La station assise reste un peu plus complexe, mais je devrais bientôt pouvoir me passer du coussin troué.
La cicatrisation avance, étape par étape. M'enduire l'intérieur queer avec de la vaseline me répugne toujours, et peut-être même de plus en plus. Parce que ça demeure sensible et moche. Je ne peux m'empêcher de lancer un "rah c'est dégueulasse !" chaque fois que je termine, et que je sors de mon apnée. Mais j'imagine qu'un jour, je le vivrai autrement, de façon plus apaisée.
Mes culottes finissent la journée moins souillées qu'il y a une semaine. Nettement. Ma dignité tient à exprimer toute sa reconnaissance, même s'il y a toujours du boulot.
Niveau moral, c'est encore fragile. Parce que je ne suis qu'au tiers de la première grosse étape. En plus de ça, il gèle donc aujourd'hui j'ai préféré ne pas sortir. J'ai quand même réussi à attraper un léger rhume. Et éternuer pendant les dilatations, c'est douloureux et dangereux pour toute créature vivante qui se trouverait en face. Je pense en particulier au chat de ma voisine qui adore squatter sur mon lit.
Sans la VOD, je ne sais pas bien comment je ferais pour survivre. J'ai terminé Lost et Ancient Apocalypse, j'enchaîne avec Better call Saul que je complète avec Assassination classroom et That 90's show. J'aurai probablement fini Netflix avant ma dernière dilatation. Un peu plus de quatre heures par jour, vous imaginez ?
Ce serait bien de lire, aussi, mais je ne suis pas bien sûre que la position y soit propice. Sans compter la fatigue. Je préfère m'économiser avec des vidéos, rester au maximum passive.
Cependant, entre mes dilatations, je bosse sur mes fictions. J'ai finalisé ma pièce de théâtre et je suis en train de scruter le bon à tirer de mon roman érotique queer qui doit sortir en février. Ensuite, je me remettrai sur mon roman fantastique que j'aimerai améliorer avant 2025. Ce qui me semble tout à fait jouable.
Ce travail m'aide aussi à garder le moral. Malgré mon état, j'avance, dans ma vie, dans mes projets, dans ce qui compte vraiment pour moi.
Tout l'enjeu se situe à ce niveau: le moral. Il faut trouver des ressources pour ne pas sombrer pendant ces longs mois de contraintes. Je me dis qu'en février, ma vie devrait reprendre à peu près son cours. L'été prochain, je ne devrais quasiment plus subir de handicap avec ces dilatations. Du moins, je l'espère. En tout cas, les œdèmes se seront résorbés, les plaies seront cicatrisés, je pourrai me passer des protections hygiéniques et donc m'habiller comme je le veux et retrouver ma mobilité en prime. Et sans doute aussi éprouver du plaisir.
J'ai hâte.
"It's a wonderful wonderful life"
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