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Où il est question de mon schpountz, de chapiteau et de libido

 Je vais donc employer des euphémismes par pudeur et pour éviter de choquer. On ne sait jamais qui peut tomber sur ce blog.

Depuis le début de ma transition hormonale, j'ai noté un léger souci de libido. Elle a quasi totalement disparu, à vrai dire. A priori, ce serait l'anti-androgènes qui serait en cause. Ça fait partie des effets secondaires, avec la dépression.

Bien évidemment, ce n'est pas le but de ma transition. La libido, c'est un moteur, ça peut s'avérer utile, même si la plupart du temps, je ne m'en rends pas vraiment compte. C'est un peu comme de n'avoir jamais soif, à ceci près qu'on peut vivre sans sexe, pas sans boire. Cela dit, dans notre société, être asexuée, c'est mal vu. Comme tant de choses...

Je me dis que trouver quelqu'un en étant trans, ça risque d'être très compliqué, mais alors sans ce moteur, et sans envie sexuelle... Je vends franchement pas du rêve.

J'en ai donc parlé, à plusieurs reprises, aux deux médecins qui ont eu à gérer mon THS jusqu'à aujourd'hui. Et ce dès le début. Tous deux m'ont répondu la même chose: il est possible d'arranger ça assez facilement.

Pourquoi je ne l'ai pas fait? A cause des mots qu'ils ont employé. Des mots habituels, pourtant, que je vais néanmoins remplacer.

Ils m'ont dit que bien sûr, il était possible de retrouver mon "chapiteau", en jouant sur le taux d'hormone. Le tout, pour ce qui est du premier médecin, en mimant mon "schpountz" qui se redresse.

Voilà pourquoi je n'ai jamais donné suite. En fait, sans vraiment l'avoir verbalisé jusque-là, ce que je voulais, c'était retrouver ma libido, mais sans cet "effet secondaire", auquel j'étais pourtant habituée pendant plus de 25 ans. Et puis, sans être scientifique, c'est totalement logique, les deux ont toujours été liés, c'est une évidence. Mais là, non, pas envisageable.

Il y a donc encore conflit. Ma libido me manque, mais pas au point de réveiller mon "schpountz" et de le laisser me rappeler son existence plusieurs fois par jour. 

Et tout en même temps, je suis toujours pas bien sûre de vouloir l'enlever, parce que l'opération est méga lourde, contraignante à vie, qu'elle peut coûter énormément de pognon... Et, là c'est super paradoxal, mais il y a aussi un attachement psychologique. J'ai éprouvé du plaisir, avec ce truc. Et même si j'imagine que les hormones ont déjà annihilé mes possibilités d'avoir une descendance, là ce serait une certitude.

Assumer la fin de ma "lignée", de ma famille, c'est pas neutre. Même si j'ai tout fait toute ma vie pour ne pas avoir d'enfants.

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