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Trauma et transition

J'ai revu le psychologue qui me suit dans le cadre de ma transition, et je lui ai longuement reparlé des conséquences de mon traumatisme. Parce que je me rends compte que ma transition est largement compliquée, au niveau psychologique, par mon hypervigilance, mon anxiété... qui se trouve exacerbée par ma transition. Cercle vicieux. Dans un sens, c'est intéressant, parce que ça fait bouger les choses, moi qui suis enfermée depuis des années dans ce cauchemar. Et il y a une part dominante de moi-même qui s'en fout, d'où l'enfermement, tandis qu'une autre partie de moi, celle justement qui est enfermée profondément, qui hurle de douleur et de terreur.

Encore une fois, il a touché juste. Selon lui, l'idée est de me réconcilier avec mon corps, mes émotions et donc cette partie insupportable que je m'ingénie, très humainement, à éviter, à étouffer, derrière une rationalité extrême. Ce qui implique, forcément, une souffrance extrême. Qui pourrait m'amener en hôpital psychiatrique, toujours selon lui. Ce que je devrais envisager, à moyen terme. Rien de bien réjouissant.
En attendant, il m'a suggéré de m'essayer à des exercices de "pleine conscience" et éventuellement à me faire suivre par un psychomotricien.

Niveau transition, malheureusement, pas d'avancée. Il n'a pas plus réussi que moi à contacter le chirurgien qui peut me débarrasser de ma pomme d'Adam. Il doit réessayer dans les semaines qui viennent, et aussi trouver un moyen de me revoir plus régulièrement.

Aujourd'hui, ma douleur se ressent plus que d'habitude. J'ai l'impression qu'il ne manque pas grand chose pour qu'elle éclate. Mais... j'ai peur, qu'elle me fasse perdre le contrôle, et que je me retrouve, effectivement, en hôpital psychiatrique, parce que c'est un peu phobique, chez moi. Je crains que plutôt que de me soigner, ce soit un nouveau traumatisme, pour moi. Un hôpital, des gens en très grande souffrance... Je n'arrive pas à voir comment cela pourrait aider. Des clichés, peut-être.

Il en résulte un "ras le bol transitionnel". Trop de douleur et d'angoisses cumulées sur une trop longue période, alors que je suis très loin d'en voir le bout et d'imaginer une issue positive à tout ça.

Mais je vais continuer à me battre, comme chaque jour depuis mon adolescence.

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