Cette nuit, comme à peu près tous les vendredis, j'ai pris une cuite. Pas trop maîtrisée sur ce coup-là. Je fais ça depuis des années. De façon souvent machinale. Pourquoi? Je ne sais pas trop. Pas pour oublier. Peut-être pour relâcher un peu les vannes de ce foutu barrage.
Depuis de nombreuses années, je sais que c'est problématique. Je me couche très tard. Je dors très mal. Et la semaine ne suffit pas à me remettre. Mais c'était l'occasion pour moi de faire sortir ma féminité. "Pendant quelques heures, tu as le droit, tu es une femme, profite et oublie dès que c'est fini".
L'alcool désinhibe, lève les barrages de la conscience. Et cette nuit, je me suis souvenue que ce fameux barrage dont je ne cesse de parler n'est pas arrivé dans mon crâne par hasard, juste pour me pourrir la vie.
Mon cerveau l'a érigé pour m'empêcher de mourir.
Parce qu'au moment où il est apparu, mes émotions, mon stress étaient trop forts pour que mon corps puisse tenir. Et il se trouve que ce stress et ces émotions très négatives n'ont pas disparu. Ils restent inscrits dans ma mémoire. C'est en partie pour ça que ce barrage est toujours là: il continue à me protéger.
Je le savais, mais je ne m'en rendais pas bien compte. Il y a plein de choses dont j'ai besoin, derrière ce barrage: mes émotions, bonnes comme mauvaises, et ce qui doit me permettre d'être vraiment moi-même. Mais il y aussi la mort.
Pour être plus précise: il y a des pulsions suicidaires. Liées à ce que j'ai vécu.
Mon psy pense qu'aujourd'hui je suis capable de gérer. Aujourd'hui, j'ai comme un doute.
Parce que cette nuit, avec mon barrage bien entamé et l'alcool, je m'en suis pris une belle de pulsion suicidaire.
C'est vrai, je suis capable de faire la part des choses. Je sais d'où elle vient, je sais qu'elle n'a aucune raison d'être, qu'elle n'est clairement plus d'actualité. Mais elle est là.
Conclusion: il me semble vital d'arrêter de picoler, à tout le moins quand je suis seule. Rompre avec cette vieille habitude malsaine, qui n'a plus vraiment l'air de toute façon "nécessaire".
Ce qui devrait encore faire bouger les choses.
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