(absence assez longue due à différents problèmes dont un faible débit Internet mais normalement, je devrais être plus active)
Il y a encore quelques semaines, j'ignorais ce que signifie "binaire/non binaire". Et j'ai encore tant de choses à découvrir et à comprendre.
Et donc, je dois malheureusement constater que je suis binaire, au niveau de mon ressenti, et non binaire intellectuellement.
De ce que j'ai compris, être binaire, c'est considérer qu'il y a des hommes, des femmes et... c'est tout. A priori, même les intersexes doivent se ranger dans une des deux cases. Être non binaire, c'est considérer qu'entre l'archétype de l'homme et celui de la femme, il existe quasi une infinité de nuances (dont les intersexes, donc...).
Vous l'aurez compris: la réalité n'a rien de binaire, elle est faite de nuances, de variations, de différences. La réalité ne rentre pas dans deux cases, elle est beaucoup trop variée et complexe pour ça. Elle ne rentre pas plus dans nos langages, qui s'enrichissent en permanence de nouveaux mots, de nouvelles variations pour s'adapter à l'évolution des connaissances humaines. Tous les humains sont différents, même les jumeaux sont loin d'être parfaitement identiques. Chacun a ses spécificités, son histoire, sa personnalité, sa psychologie et son apparence... Et au niveau du curseur entre virilité et féminité, c'est pareil. Il suffit de regarder autour de soi.
Ce n'est pas une opinion, c'est un constat, une évidence.
Malheureusement, le langage, qui est une émanation de la société qui l'utilise, reste très binaire. Pourquoi n'existe-t-il pas un genre neutre? Pourquoi a-t-on collectivement décidé que le soleil serait un mâle et la lune une femelle? Pourquoi une télévision, qui peut aussi être un téléviseur? Pourquoi l'amour est masculin? (sauf au pluriel) Pourquoi la haine serait une femme? Pourquoi a-t-on décidé de ces inepties? Pourquoi les intersexes ont un genre qu'on décide bien souvent pour eux et qui ne correspond à aucune réalité? Pourquoi bien souvent on veut imposer un genre aux personnes trans?
Donc, intellectuellement, je suis non binaire, c'est évident.
Sauf que... on vit dans une société binaire, avec des gens qui ne sont manifestement pas en capacité intellectuelle, culturelle voire cultuelle pour admettre que la réalité est beaucoup plus complexe que les hommes/les femmes, les gentils/les méchants, les faibles/les forts...
Il faut informer, il faut expliquer, il faut démontrer, il faut lutter pour faire avancer les mentalités. Mais il y a tellement de boulot pour ça.
Je félicite celles et ceux qui ont le courage de porter leurs c...les ou leurs c...tes au propre comme au figuré pour faire avancer la société.
Mais c'est un sacrifice que je ne me sens pas de faire. Je préfère m'adapter un maximum à cette société de merde pour éviter les insultes, agressions et la solitude qui risque d'autant plus d'accompagner celles et ceux qui font ce choix. Je préfère me fondre dans la masse, autant que je le peux.
De toute façon, dès le départ, dès l'adolescence, mon service trois pièces me pose problème, ainsi que tout le reste. Cette pression sociale doit jouer un grand rôle là-dedans, mais c'est ancré en moi. Ce qui fait de moi une personne trans binaire.
Je le regrette, parce que du coup ma transition est d'autant plus pénible: je ne me vois pas en relation avec qui que ce soit, ne serait-ce qu'éphémère, dans ce corps androgyne. Je ne me vois déjà pas assumer cette androgynie à l'extérieur, c'est même compliqué dans ma solitude.
Vous voyez à quel point la réalité est complexe? On peut à la fois être binaire et... non binaire. CQFD
Sinon, niveau transition, septième séance d'épilation laser du visage: quelques poils ont disparu, mais il en reste beaucoup, surtout des blancs. Et ça reste très douloureux.
Le reste est en suspens, à cause des problèmes évoqués plus haut (et je ne parle évidemment pas du débit Internet...).
Bien sûr, les hormones continuent à agir, certains poils se transforment, deviennent plus fins ou disparaissent et mon corps se féminise, petit à petit. La poitrine n'a plus l'air de trop bouger, par contre.
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