(Écrit le 15/11/17)
Je suis viscéralement rationnelle.
Pragmatique. J'aime bien la logique. Ayant pendant longtemps été
submergée par des émotions négatives, dans un monde qui tolère très
difficilement la faiblesse, je me suis raccroché à ça, pour ne pas
mourir.
Et là, je suis face à quelque chose que je ne comprends pas.
Certes, il y a pas mal de choses qui ne
peuvent se comprendre. Les goûts, les couleurs, l'amour... Mais ce qu'on
ne comprend pas nous fait peur. Plus ou moins.
Et là, si on part du principe (avéré)
qu'il n'existe pas de définition fiable d'un homme ou d'une femme, qu'on
peut être intergenre, hermaphrodite, sans genre, une femme avec un
corps d'homme, l'inverse... Autant dire que le genre n'est... qu'une
illusion. Culturelle, sociale.
Donc... pourquoi vouloir se
métamorphoser? Pourquoi ne pas simplement se dire "Femme ou homme, c'est
qu'un mot. Si je veux mettre des vêtements considérés comme féminins,
me conformer aux stéréotypes féminins (ou l'inverse), rien ne m'en
empêche. Go et affaire réglée."?
Pourquoi ces foutus poils me rendent
dingue? Ca existe, des femmes poilues! Qu'est-ce qu'on s'en fout?
Pourquoi j'aurais besoin de poitrine, d'un vagin? J'en prends du plaisir
avec ce corps! Alors pourquoi ça me frustre? Pourquoi ça me déprime?
Pourquoi cette dysphorie? C'est absurde. Ca n'a aucun sens.
Il existe des transgenres, des
transvestis qui n'ont aucun problème avec ça. Pourquoi ce besoin d'aller
"au bout"? Pourquoi il faut que je sois aussi "binaire"? Simple
adaptation à une société pour l'essentiel binaire? Education
judéo-chrétienne basée sur la binarité?
A moins que ce ne soit plus profond. Une
question d'"identification", le besoin de ressembler à quelqu'un en
particulier ou à plusieurs personnes, dotées de seins et d'un vagin. Ou
une question purement sexuelle.
Il va falloir que je trouve la réponse,
pour déterminer quel chemin prendre. Sachant qu'aucun scientifique ne
sait ce qui cause le transgendérisme.
En attendant, je continue à
expérimenter. Je commence à hésiter dans le genre que je dois adopter
quand je parle de moi, en dehors des personnes qui sont au courant. Je
commence à déprimer quand je dois mettre mes vêtements habituels,
"masculins". Et je ne parle pas de l'épilation qui me prend plusieurs
heures par semaine et qui donne toujours un résultat qui me comblerait
de bonheur... si j'étais un cactus.
J'avance vers l'androgynie, tout en
faisant semblant que... tout va bien, et que rien ne change. En
préparant néanmoins progressivement mon entourage par quelques messages
"subliminaux". Et en même temps, je réfléchis, je prends du recul. Ce
qui n'est vraiment pas évident.
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