Accéder au contenu principal

Articles

Affichage des articles du juin, 2021

Mon fantôme

 Depuis mon adolescence, j'ai un cauchemar récurent. Autant les araignées, les serpents et les sorcières, j'ai fini par en venir à bout, au profit de rêves dans lesquels je combats des monstres, comme des xénomorphes, mais sans en avoir peur, autant le fameux fantôme...  Ce qu'il faut comprendre, c'est que les monstres, je peux les combattre. Comme le dit si bien Dutch, joué par Schwarznegger dans Predator: "Si ça saigne, on peut le tuer". Dont acte. Mais le fantôme, c'est juste une présence, invisible mais oppressante. Comment on peut tuer ou vaincre un fantôme?  Il y a les prières, il y a l'ésotérisme et... je suis passée par là, mais j'en suis revenue. Et je suis passée à un rationalisme extrême. Je ne me vois absolument pas faire machine arrière. Alors comment? Je suis restée bloquée sur cette question pendant... une vingtaine d'années. En même temps, les cauchemars se sont largement espacés et ne constituent plus, a priori, un réel problèm...

Premier harcèlement de rue

 Je ne l'avais franchement pas vu venir. Depuis le début de ma transition, l'hiver est la saison où on peut m'appeler "madame". En été, c'est rarissime. Dans mon esprit, les gens doivent avoir un doute, en hiver, avec le gros blouson, l'obscurité et les températures qui n'incitent pas à observer. En été, c'est mort.  Il faut dire que je reste en "boymode". Justement, parce que j'ai cette conviction que personne ne peut durablement me considérer comme une femme. Il y a trop de détails qui peuvent me trahir. Ma voix, toujours, certains traits de mon visage, ma carrure, mes papiers d'identité... Je préfère donc ne pas prendre de risque inutile. Les gens détestent avoir le sentiment d'être "trompés". Alors non, je ne l'ai pas vu venir ce "hey ma jolie!", alors que je me rendais à mon boulot, avec mon chapeau, mon masque et mes lunettes de soleil. Je n'ai pas entendu ce qu'il m'a dit ensuite, par...

Une séance d'hypnose vue de l'intérieur

 Cet après-midi s'est déroulée ma seconde séance d'hypnose, dont le but était d'en finir avec ma dissociation traumatique. Il y avait déjà eu une première étape, qui avait manifesté débloqué pas mal de choses en moi. C'était une étape préparatoire, avant celle-ci. J'en avais peur et vous allez comprendre pourquoi, mais bien moins que lors de ma première séance, en fin d'année dernière. Cependant, plutôt que de la décrire en termes psychologiques voire techniques, ça me semble plus intéressant de la décrire de l'intérieur. Comment je l'ai vécue. Parce que, finalement, ça ressemble fortement un rêve, lucide et guidé, dans lequel on reste malgré tout libre. Et surtout, il s'agit de notre monde. Un monde de symboles, de métaphores et donc d'images. Notre histoire commence donc dans le jardin de ma grand-mère. C'est le lieu rassurant, pour moi. Parce qu'il y avait la bienveillance de ma grand-mère et de son univers, parce qu'il y avait la ...