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Affichage des articles du août, 2020

Orthophonie et "euphorie de voix"

J'ai commencé les séances d'orthophonie il y a seulement quelques semaines. Dans le cadre d'une transition, la voix est primordiale parce que c'est un marqueur très fort. Il faut savoir que la puberté n'a pas une si grande influence dans la construction vocale. C'est vrai, le larynx des femmes cisgenres reste tel qu'il est tandis que celui des hommes cisgenres se modifie pour favoriser une voix plus grave. Néanmoins, on se fabrique en grande partie sa propre voix pour coller aux attentes sociales. Un homme avec une voix fluette va sans aucun doute être moqué, plus encore qu'une femme avec une voix grave. Parce que cette voix est associée au pouvoir, à la puissance, dans nos sociétés (mais vous remarquerez que ces critères fluctuent énormément d'une culture à l'autre). Comme énormément de gens qui ne sont pas forcément transgenres, j'ai toujours détesté ma voix. M'entendre sur un enregistrement ou par "écho" au téléphone me...

Second déni

 Tout est lié. Quand j'ai revu le psy qui m'accompagne dans ma transition, je lui ai bien plus parlé de mon trauma, que de ma transition, parce que c'est un frein évident. En réaction, il m'a proposé des exercices de pleine conscience pour me reconnecter avec mon corps, mes émotions, le présent. Et aussi, à terme, de m' "autoriser une dépression", avec, éventuellement, une hospitalisation en psychiatrie. Violent. Ca m'a amenée à essayer les exercices de pleine conscience, sans grand succès, et à réfléchir, sur la question de cette déconnexion. J'ai éprouvé une grande colère/douleur face à cet échec, et à cette perspective. M'autoriser une dépression? Bien sûr. Je sais comment y parvenir. De toute façon, elle ne m'a jamais vraiment quittée, ma dépression. C'est juste que j'ai réussi à la canaliser, à la maîtriser, à force d'intellectualisation. Rien de plus simple pour moi que de la faire exploser. Et puis? C'était déjà arriv...

Trauma et transition

J'ai revu le psychologue qui me suit dans le cadre de ma transition, et je lui ai longuement reparlé des conséquences de mon traumatisme. Parce que je me rends compte que ma transition est largement compliquée, au niveau psychologique, par mon hypervigilance, mon anxiété... qui se trouve exacerbée par ma transition. Cercle vicieux. Dans un sens, c'est intéressant, parce que ça fait bouger les choses, moi qui suis enfermée depuis des années dans ce cauchemar. Et il y a une part dominante de moi-même qui s'en fout, d'où l'enfermement, tandis qu'une autre partie de moi, celle justement qui est enfermée profondément, qui hurle de douleur et de terreur. Encore une fois, il a touché juste. Selon lui, l'idée est de me réconcilier avec mon corps, mes émotions et donc cette partie insupportable que je m'ingénie, très humainement, à éviter, à étouffer, derrière une rationalité extrême. Ce qui implique, forcément, une souffrance extrême. Qui pourrait m'amener e...