Accéder au contenu principal

Articles

Affichage des articles du février, 2018

Trouille et références

J'ai la trouille. Et pas qu'un peu. Régulièrement, j'ai cette idée qui me revient en tête: "Et si tu te trompais? Et si tu n'étais pas réellement trans? Non, parce que les hormones, c'est définitif, hein? Tu peux pas faire machine arrière. Y a pas de satisfait ou remboursé. Donc, si au final, t'es autre chose, cis, queer, genderfluid etc, ben dommage. Tu vas sérieusement morfler. Et jusqu'à la fin de tes jours." Chaque fois que j'ai cette pointe d'angoisse, je l'écarte. Très vite. Parce que j'ai retourné le sujet dans tous les sens. Non, je ne suis pas transvesti, et donc pas cis. Ce n'est pas une question de vêtements, de simple apparence, ça me semble évident. Non, je ne suis manifestement pas queer ou genderfluid.  Je l'écarte, mais elle revient, et souvent elle est accompagnée d'une autre: "tu vas être moche, tu ne seras jamais une femme, tu seras un trans. Tes testicules, même si on te les coupe, von...

Nuit blanche, nuit constructive

Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'en ce moment, je les enchaîne. Au point de sécher le boulot trop régulièrement à mon goût. Mais malgré l'épuisement et la situation, et malgré ce que je peux écrire ici, le moral reste bon. Si, si. Il y a deux nuits, j'ai profité d'une de ces insomnies pour prendre du recul. J'ai identifié ce qui m'angoisse et tâché de trouver des solutions. Concernant le volet judiciaire, une amie m'avait conseillé de ne pas écouter mon psy et de démarrer ma transition physique (assez) rapidement, arguant que rester ainsi bloquée me fait souffrir et que ça donnait bien trop d'importance à cette affaire. Elle a raison. D'autant que... j'ai dit ce que j'avais à dire. La confrontation et l'expertise sont derrière moi, je ne devrais plus être interrogée, hormis peut-être pour quelques précisions. Donc, reste à attendre. Si c'est classé sans suite, je serais déçue mais au moins je serais allée au bo...

Dysphorie, mon amour

Pendant environ 25 ans, j'avais réussi à la canaliser, me réfugiant dans un malconfort morbide, mais relativement équilibré. Depuis quelques semaines, elle me revient en pleine gueule et je comprends ce que m'avait dit la psychothérapeute. "Quand ça arrivera, il faudra que vous soyez accompagnée." Oui, parce que ce conflit, il est ultra violent. J'imagine que quand, contrairement à moi, on ne la met pas sous le tapis, on l'accepte, tout de suite, ça doit être douloureux. Mais là, il y a une partie de moi qui me hurle "Mais p...! T'as déjà perdu 25 ans! Fonce!" et une autre partie qui me hurle "Ho mais doucement! Vas y petit à petit, étape par étape! De toute façon, t'as un corps de mec! Tu vas être ridicule si tu grilles les étapes!" Je ne me sens légitime dans un aucun genre. Et c'est assez abominable. Mon psychologue me répète que je me prends la tête pour rien, qu'il me suffit de faire ce dont j'ai envie. Mai...