La Transition de Laure

 Oui, j'ai un "crush", voire plusieurs. Mais je ne m'imagine rien de sexuel avec elle. Bien sûr, une relation sentimentale sans sexe est parfaitement envisageable, mais déjà que je suis trans, j'ai peur que ça ne réduise encore mes chances de trouver quelqu'un pour partager ma vie. D'autant que je ne suis pas bien sûre que ce soit le type de relation que je cherche. Le problème, c'est que je n'arrive pas à m'imaginer une sexualité avec ce corps. Une sexualité qui ressemblerait à celle d'un mec hétéro me rebute, sauf que c'est dans ce rôle que j'ai mes repères et de bons souvenirs. Et je ne suis pas équipée pour avoir une sexualité de femme hétéro. Je me rends bien compte que cette sexualité "papa dans maman" n'est qu'une bien pauvre option, et que, pour le coup, je manque cruellement d'imagination. Mais il se trouve que c'est ancré en moi. Je ne connais rien d'autre, sauf, bien sûr, subir des relations ...

 C'est un pléonasme. Tout le monde change, en permanence et moi qui suis en transition depuis avril 2018... encore heureux, que je change. N'empêche que j'ai changé (psychologiquement). Et je pense que c'est grâce aux séances d'hypnothérapie. C'est subtil. Les mots me manquent pour expliquer avec précision ce qui a changé, mais... Ça a changé. Au début, j'ai éprouvé de la colère, une colère différente de mon habitude. Ce n'était pas une colère ingérable qui me commandait de battre en retraite pour ensuite passer à une colère froide. Non, là, je pouvais la gérer.  Mais ce n'est pas simplement de la colère, c'est autre chose. J'ai l'impression que c'est à la fois une énergie et comme une conscience différente. J'ai déjà ressenti cet état, il y a très longtemps, dans une autre vie, avant que mon cerveau ne craque. Peut-être. J'ai la chair de poule et même je pleure pour pas grand chose. En 41 ans, je n'avais jamais pleuré dev...