La Transition de Laure

Le sujet me titille depuis un bon moment, déjà. C'est un débat que je vois défiler régulièrement sur Twitter. Et je suis en désaccord avec quelqu'un que j'apprécie beaucoup pour son humour, son militantisme, ses punchlines etc. Je vais donc livrer ma version. "Si tu refuses de coucher avec une femme parce qu'elle est trans, alors tu es transphobe". Voilà où se situe mon désaccord. Présenté comme ça, effectivement, on a envie d'adhérer. D'autant plus que si on remplace "trans" par "juive" ou "musulmane", par exemple, ça fonctionne bien, comme assertion. Sauf que ce n'est pas si simple que ça. Déjà, il faut voir ce qu'on met derrière le mot "transphobe".  Je cite Wikipédia: "La transphobie est une hostilité envers les personnes transgenres qui peut se manifester sous forme de violences physiques (agressions, crimes de haine, viols ou meurtres) ou verbales, ou de comportements discriminat...

Mon psy me tannait avec ça depuis des mois, à raison. Il n'était pas seul à insister. Et le moins qu'on puisse dire, c'est que j'ai traîné les pieds. Me confronter à la réalité. MA réalité. Rencontrer d'autres personnes, à peu près comme moi. Oui, il le fallait. J'aurais même sans doute dû commencer par là, en fait. Mais j'avais la trouille. Déjà, parce que rencontrer des gens, comme ça, m'incruster dans un cercle, c'est pas naturel chez moi. Mais surtout, parce que transphobie intégrée. Une partie de moi continue à rejeter très fort ma transidentité. Et donc la transidentité en général. Je savais que ce serait hyper perturbant pour moi, quoi qu'il arrive. Et ça n'a pas manqué. Je pourrais résumer cette soirée en deux mots: "Oui, mais...". Ces deux mots ont tourné en boucle dans mon crâne pendant ces quelques heures, et ils continuent encore aujourd'hui. Mon cerveau a buggé. J'ai passé l'essentiel de mon...